Monday, August 31, 2009

Blemmophobie

Blemmophobie : peur du regard des autres.

Depuis qu'il avait balancé son pote Jésus aux flics, Judas se sentait en permanence coupable. Quand il apprit que son ami avait été tabassé à mort, il s'en mordit les doigts. Il avait du mal à s'accepter tel qu'il était. Il ne dormait plus, ne parlait plus à personne et détestait se regarder dans un miroir. Ce qu'il détestait par dessus tout, c'était de deviner dans le regard des autres le mépris qu'il méritait. Et il devinait ce regard dans les yeux de tout le monde.

Judas passa plusieurs années cloitré chez lui, à faire ses courses sur internet et à vivre de la prime obtenue pour avoir dénoncé son ami. Les premières fois où il ouvrait la porte aux livreurs, il devait rassembler son courage pendant au moins deux bonnes minutes avant de faire tourner la clé dans la serrure pour le laisser entrer. Il n'osait pas affronter leurs regards. Il était sur qu'ils le jugeaient, le toisaient, l'assassinaient de leurs yeux réprobateurs.

Judas avait le sens pratique. Il perça un trou à hauteur d'yeux dans la porte d'entrée avec sa perceuse et y introduisit une mini loupe grossissante, ce qui lui permettait ainsi de mieux se préparer aux visites inopportunes. Plus tard, quand il s'autorisa à sortir à nouveau de chez lui, obligé qu'il était après treize ans en totale autarcie, il fit breveter son invention et devint millionnaire.

Un jour, son ex, Margot, qui s'inquiétait de savoir ce qu'il devenait - après tout, n'avaient il pas vécu deux ans ensemble ? - et qui voulait clarifier une petite chose - c'est vrai ce qu'on raconte à propos de Jésus ? C'est vraiment toi qui l'a dénoncé, toi, son meilleur ami ??? - vint sonner à la porte. Utilisant son système ingénieux de trou dans la porte, il la reconnut tout de suite. La première chose qui lui vint à l'esprit, une fois la surprise passée, c'est qu'elle avait pris sacrément du poids. Sans hésiter, il ouvrit la porte. Après tout, ils étaient à égalité : elle pourrait le réprimander pour son acte puéril et enfantin de délation. Il pourrait se moquer de son récent régime...

Judas ouvrit la porte. Margot était toujours aussi belle, aussi élégante...et aussi fine ! Il s'était laissé surprendre par l'effet de la loupe grossissante. Mais il était déjà trop tard, la porte était ouverte. Il la fit entrer et elle découvrit le capharnaum dans lequel il vivait. Un vrai appart de mec puissance dix. Un appart de mec qui n'a pas mis les pieds dehors pendant des mois ! Les cadavres de bières disputaient leur place aux cartons de pizzas. Sur le mur, un rétroprojecteur projetait une partie des Sim's sur "Pause". L'odeur était pestilentielle et le bordel inommable.

- Pourquoi t'es là ?
- Je voulais savoir ce que tu devenais. Je m'inquiétais...
- C'est gentil... comme tu peux le voir, je m'occupe...
- Je vois ça.
- Bon bein, merci. Au revoir...
- Tu vas pas me le dire ?
- Quoi ? Que je regrette ? Tu rigoles ou quoi...regarde la vie de reve que je me paye grace à ça !!!
- Mouais. T'as raison. Au revoir... Adieu meme...
- C'est ca, va rejoindre ton ex...l'autre...

Elle sortit. Il claqua la porte. Il ne la revit plus jamais.

Quand les fonds de la "prime-délation" furent épuisés après 13 ans d'hibernation sociale, Judas dut trouver un nouveau moyen de subsistance. Comment faire pour éviter le regard des gens tout en gagnant sa vie quand on ne sait rien faire d'autre que dénoncer ? En attendant de pouvoir breveter son invention pour regarder à travers les portes, il devait absolument trouver quelque chose. C'était l'automne, l'hiver approchait à grand pas, il ne se sentait pas de dormir sous les ponts.

C'est un peu par hasard qu'il trouva ce boulot de saisonnier : Père Noel ! C'était parfait. Il ne craindrait plus le regard des autres, puisqu'il ne serait plus lui meme. Un gros personnage rouge et barbu le dissimulerait ! En plus il adorait les enfants ! Et étant donnée ses dernières relations, qui dataient de treize ans auparavant avec Margot, il avait emprunté la mauvaise voie pour espérer un jour s'amuser avec ses propres enfants.

Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que le premier enfant qu'il s'appréterait à prendre sur ses genoux le démasquerait aussi sec. C'est du moins ce qu'il en conclut quand un mioche qui ne devait pas avoir huit ans, se lança à sa poursuite avec une batte de base-ball en criant des insanités que peu d'enfants de cet age sont capables de prononcer (où les avait-il apprises ? Pas sur que le gamin méritat les bons soins du Père Noel...). La mère, une certaine Catherine, essayait de controler son fils enragé et s'excusait auprès de Judas :

- Vraiment, je suis sincèrement désolée Monsieur le Pere Noel. Je peux vous garantir que mon petit Théo a été très sage cette année... mais je ne comprends pas ce qui lui a pris. Tenez, prenez cet argent, vous pourrez vous racheter un costume.

Ce que Judas comprit, c'est que toute sa vie, sa vilénie d'un jour le hanterait. Et cet enfant ne fit que lui dire : "honte à toi !" Le message était on ne peut plus clair. L'habit ne fait pas le moine.

Paternatalophobie

Paternatalophobie : peur des pères noël

Catherine était la femme parfaite. C'est du moins ce que pensait François, son mari avant qu'il n'aille la tromper avec une gamine de 16 ans. Catherine lui avait pourtant donné deux beaux enfants, Théo et Léa. Mais emporté par un élan incontrolé, il n'avait pu s'empecher de répondre aux avances de cette adolescente si innocente et si...jeune.

Elle s'était assise dans le métro en face de lui et n'arrétait pas de le dévisager. Elle était si belle avec ces yeux capables de percer n'importe quelle carapace. Puis elle se leva...pour s'asseoir juste contre lui. Le wagon était presque désert. François regardait autour pour vérifier et se demandait ce que cette lycéenne lui voulait. Elle posa sa main sur son genou et lui sussura dans l'oreille :

- J'ai peur monsieur...
- Mais de quoi as tu peur ?
- J'ai peur de vieillir. Je ne veux pas devenir un vieux légume, accariatre qui aboit sur son mari pour un oui pour un non et oublie la moitié de ce qui s'est passé la veille.
- C'est normal. Tout le monde a peur de vieillir.
- Oui, mais moi, j'ai aussi peur des vieux.
- Pourquoi tu me dis ca ?
- Parce que je ne connais qu'une seule chose pour ne pas vieillir, mais c'est un secret. Vous voulez le connaitre ?...

La curiosité étant la plus forte, il avait absolument voulu savoir de quoi il s'agissait. Ils sortirent du métro et il la suivit jusque dans le hall d'un hotel crasseux. C'est lui qui paya la chambre de l'hotel. Il la suivit dans l'ascenseur, glissa la clé dans la porte, pénétra la chambre et sans cesse une petite voix lui disait "Mais que fais tu ? Rentre chez toi ! Ne fais pas ca !"

Une fois le secret découvert et l'interdit consommé, il s'était rendu compte que la gamine n'était pas si innocente. Elle n'en était visiblement pas à son premier détournement de majeur. Ce ne fut l'histoire que d'une seule fois, mais c'était bien assez pour le ronger pour le reste de ses jours. Un sentiment de culpabilité l'envahit qui ne le quittera jamais.

Instinctivement, comme pour se racheter et se faire pardonner, il commença à redoubler les marques d'attention pour sa femme. Les fleurs à l'improviste, les week ends en amoureux, la surprise d'un restaurant étoilé, les bijoux...Catherine n'était pas dupe, elle savait que quelque chose s'était passé et qu'il tentait de l'amadouer ou de se racheter. Elle ne savait pas de quoi, mais elle se mit à détester tous ses cadeaux. Et un soir que noël approchait :

- Comment elle s'appelle ?
- Pardon ?
- Ta pouffe, celle à qui je dois toutes ces marques d'attention ?
- Chérie... Voyons...
- Ne me prends pas pour une conne. Je veux son nom...
- Mais puisque je te dis qu'il n'y a personne !
- Et ca, c'est quoi ?!?

Elle tenait dans la main une lettre, dans l'autre une petite culotte en dentelle. Elle lut.

"Vous avez oublié ceci. Je vous la laisse en souvenir. Restez jeune. La fille du métro."

François ne savait quoi dire. Comment avait elle retrouvé son adresse ? Comment ?!? Qu'est ce qui allait se passer ? Quelles étaient ses intentions ? Et Catherine, comment le prenait elle ?

- Voyons ma chérie, je ne sais pas de quoi il s'agit, c'est une mauvaise blague, rien de plus.
- Ben voyons ! Je veux que tu fasses tes valises et que tu t'en ailles. Sur le champ !
- Tu n'es pas sérieuse... et les enfants ? Qu'est ce que tu vas leur dire ?
- T'en fais pas des enfants. De toute façon, tu t'en es jamais vraiment occupé des enfants...je leur dirai que leur père est un salaud et ils comprendront...

La dispute était inévitable. Elle ne fut pas évitée. C'est d'abord la petite culotte qui vola, faisant relativement peu de dégats. Succédèrent les coussins, la vaisselle, les vases, les chaises... Théo avait cinq ans. Le bruit le réveilla. Il sortit de sa chambre pour venir voir de ses propores yeux la tempete qui soufflait dans le salon. A l'apparition de leur fils, Catherine et François firent front ensemble :

- Théo ! Va dans ta chambre ! Tout de suite ! Sinon, le père noel ne sera pas content ! Et tu n'auras pas de cadeaux !

Théo venait de découvrir le monde incohérent des adultes. Il fit ce qu'on lui dit, mais en guise de cadeau pour noel, ses parents divorcèrent. Le père noel ne faisait pas bien son travail. Il était méchant et injuste. Il décida de ne plus jamais lui faire confiance.

L'année d'après, il attendit le père noel de pied ferme dans le salon. A minuit, il était caché derrière le canapé, juste à coté du sapin. Cela faisait trois mois qu'il vivait avec sa mère et son nouveau conjoint, Paul. Les douze coups sonnèrent. Le père noel était en retard. Il attendit. Tout à coup, le gros monsieur tout rouge fit son apparition. Il s'approcha du sapin, se baissa et commença à installer les cadeaux sous le conifère. C'est le moment que choisit Théo pour sortir de sa cachette et sauter sur le père noel avec sa batte de base-ball. Il tapa, tapa, tapa. Le père noel était plus agile que ce qu'il avait pensé. Il esquiva, saisit la batte et la retourna contre lui. Violemment. Si violemment que Théo se réveilla quatre jours plus tard, dans un lit d'hopital. Maman était à ses cotés, avec Léa. Elles pleuraient. Paul n'était pas là, et maman lui expliqua qu'on ne le verrait plus. Plus jamais. Ca tombait bien, Théo n'aimait pas Paul. Et désormais il n'aimait plus du tout, mais alors plus du tout le père noel. Pire. Il en avait peur.

Sunday, August 30, 2009

Triskaïdékaphobie

Triskaïdékaphobie : peur du chiffre treize

Marie avait toujours voulu avoir un enfant, mais elle etait genophobique. Ce qui ne rendait pas la chose facile et enervait profondement son mari, Joseph. Aussi, quand Marie tomba enceinte, Joseph etait partage entre la joie d'etre bientot pere et l'inquietude de se savoir cocu. Pour conjurer le sort, il fit venir un boeuf lors de l'accouchement, afin de se sentir un peu moins seul au pays des cornus.

Jésus vit le jour un 25 decembre. Il pesait 4,2 kilos. Un bon gros bébé, avec ses petits doigts tout potelés. Dès la naissance, il fut pourri-gaté. Trois tetes couronnées aux noms improbables que Joseph n'avait jamais vues auparavant vinrent déposer devant le berceau de son fils des tonnes de cadeaux. Il était persuadé que son fils tournerait mal. Il ne se trompait pas. Et les questions à l'encontre de sa femme se bousculaient dans sa tete. Mais par fierté, il préféra les garder pour lui.

Jésus grandit. Il était très discipliné. Il tenait cela de sa mère. Il aimait les choses bien rangées, bien ordonnées. Mais par dessus tout, il avait un ego démesuré. Il adorait etre le centre de l'attention des gens autour de lui. Et quand par malheur quelque chose ne se passait pas comme prévu, il savait attirer l'attention en changeant l'eau en vin, en marchant sur l'eau ou si besoin était, en demandant à son père qu'il intervienne. Pas Joseph, mais l'Autre, son père biologique. Jusqu'à ses 33 ans, il vécut une vie heureuse, pleine de rencontres enrichissantes.

Comme Jésus était plutot sympathique, il avait plein d'amis. Et il aimait bien organiser un petit diner de temps en temps avec eux pour parler des derniers ragots en général et de Margot en particulier. C'est à dire qu'il avait un faible pour Margot. Hélàs, il n'était pas le seul. Il était sorti avec elle, mais à force de mensonges, elle s'était mise à ne plus croire en lui et était partie avec son meilleur ami, Judas.

Son dernier diner eu lieu dans son appartement, près de la Seine. Ils étaient une douzaine, parmi lesquels Paul, Pierre ou Thomas. Jésus était loin de se douter que ce serait son dernier diner. L'ambiance battait son plein, le vin coulait à flot quand on sonna à la porte. Surpris, Jésus prit congé de ses invités et alla ouvrir. Judas se tenait sur le pas de la porte. Cela faisait deux ans qu'ils ne s'étaient pas vus, pas parlé. Jésus éprouvait toujours une forte jalousie mélée de haine à l'égard de son ancien meilleur ami.

- Tu ne m'invites pas à entrer ?
- Non. Je suis avec des amis. Des vrais,
- Allez, fais pas l'enfant...

Judas s'avanca et le prit dans ses bras pour lui faire une accolade. Jésus eut un mouvement de recul et tint Judas à bout de bras.

- Que veux-tu ?
- Elle est ici ?
- Qui ca ? Margot ? Tiens, c'est drole, ca. Tu l'as perdue ?
- On s'est disputé...
- Tu ne l'as jamais méritée...
- Elle est là ou pas ?
- Rentre chez toi...
- Ne m'oblige pas, Jésus...
- Quoi ? Qu'est ce que tu vas me faire ? Tu es chez moi, ici...

A ce moment, Judas sorti son portable et composa un numéro.

- Allo ? Commissaire Pilate ? Il est à vous.

Jésus saisit le téléphone des mains de Judas et le jeta par la cage d'escalier.

- Qu'est ce que c'est que ces conneries ?
- Tu crois que je connais pas tes petites magouilles ? Ta vente de pains au marché noir ? Ta contrefaçon viticole ? Ton traffic de croix en bois ? Et bien maintenant, les flics aussi sont au courant !
- Salaud. Dégage ! Je veux plus te voir.

Deux minutes plus tard, les sirènes, les flics, la descente, le commissaire Romain Pilate, les menottes. Embarqué au poste, Jésus nia tout. Les policiers le tabassèrent dans les règles de l'art. Avec le bottin, pour pas laisser de traces. Ils frappèrent un peu fort. Jésus avait un coeur faible. Il s'écroula trop tot. On ne put le ranimer.

Quand il revint à la vie une semaine plus tard, il ne voulut plus jamais entendre parler de Judas. Et il devint extrèmement superstitieux - on le serait à moins. Judas était la 13e personne à passer le pas de sa porte le soir du diner de la Seine. Le chiffre 13 était donc synonyme de grand malheur et pour les quelques jours qui lui restaient à vivre dans cette seconde vie, il craignit le chiffre 13 comme la Peste.

Friday, August 28, 2009

Gerontophobie

Gerontophobie : peur des personnes âgées.

A six ans, Cindy était boulimique, à sept anorexique, à dix de nouveau boulimique. A douze ans, elle faisait tomber tous les garçons de quinze ans. A quinze ans, elle faisait tomber tous les garçons. Francois, mariés, deux enfants, aurait pu avoir de sérieux problèmes si Cindy était du genre à faire chanter les adultes. Mais non. Ce qui l'intéressait depuis le plus jeune age, c'était son tableau de chasse. Un point c'est tout.

Elle n'avait pas connu ses parents. Son père était parti avant sa naissance et sa mère avait eu la lacheté de mourir d'un accident de voiture alors qu'elle n'avait que deux ans. Ce sont donc ses grand-parents qui l'éduquérent, Renée et Charles, avec les avantages et les inconvénients que cela comporte.

Parmi les inconvénients non négligeables, Cindy devait reconnaitre que ses grand-parents étaient foncièrement méchants et qu'ils lui firent comprendre qu'elle était un poids supplémentaire dans leur foyer plutot qu'une bénédiction. Parmi les maigres avantages, faire le mur avec des personnes céniles pour veiller sur elle était chose aisée.

Cindy n'aurait su dire si son plus beau jour était celui de la mort de Charles ou celui de la mort de Renée deux ans après. Mais quelque part, elle leur était redevable. Ils lui avaient montré l'exemple de tout ce qu'elle ne souhaitait jamais devenir. A la mort de Renée, elle se fit la promesse de ne jamais vieillir.

C'est lors d'une chasse anodine qu'elle perdit son oeil gauche. La cible, un beau male d'une trentaine d'années, semblait innocente et peu farouche. Elle s'avéra ivre et violente. Le coup partit tout seul. Sans qu'elle ne le voit venir, elle recut un coup de touillette de cocktail en plein dans la cornée.

Avec son bandeau de pirate en travers du visage, elle devint irresistible et fit des ravages encore plus sanglants parmi la faune masculine. Son apétit d'hommes qu'on consomme et qu'on jette ne connaissait plus de limite. Ses amies l'appelaient Carnivora.

Sa gérontophobie allait croissante au fur et à mesure qu'elle vieillissait. Ne pas finir comme ca. Non. Par pitié. A 35 ans, le choix se fit entre les crèmes anti-rides et le suicide. A quarante, la chirurgie ou le suicide. A 45 ans, par fatigue, conviction et manque de choix, elle passa à l'acte. Elle manquait d'entrainement. Elle échoua. De peu.

Le Dr Pacheff fit des miracles. Il parvint à sauver Cindy d'une mort qui lui tendait les bras. Mais il ne put rien pour lui faire recouvrir sa motricité. Tétraplégique, Cindy passa le reste de sa vie allitée, à se voir enlaidir jour après jour. Et il ne lui restait plus qu'un oeil pour pleurer, s'ouvrir et se refermer sur un cauchemar de trente ans.

Thursday, August 27, 2009

Tudiculaphobie

Tudiculaphobie : peur des touilleurs de cocktails.

David avait un petit probleme d'alcool. Ce qui le rendait tres sociable. Mais avait un effet desastreux sur sa memoire. Et sur ses relations amoureuses.

Julie l'avait quitte a cause d'un exces de biere. Claire n'avait pas supporte ses debordements lors d'une soiree tequila paf. Celine avait prefere ne rien dire quand il s'etait mis a embrasser, ivre mort, une inconnue sous ses yeux. Elle s'etait contentee de lui rendre ses cles, de lui cracher dessus et de tourner les talons. Marianne... Marianne en aimait un autre.

Elodie, c'etait autre chose. Il l'aimait. Elle l'aimait. Il allait se controler pour ne pas tout ruiner. Finies les conneries, finies les beuveries. Il arreta de boire. Elodie quitta David quelques semaines plus tard. Sans l'alcool, il n'etait plus aussi drole.

Assis au bar, David reprend du service. Il sirotte. Il enchaine avec frénésie les cocktails dans une sorte d'étude comparative scientifique. Par ordre alphabétique. A mesure que la soirée avance, l'aspect professionnel de l'étude prend de la distance.

Cindy fete l'enterrement de vie de jeune fille de son amie, Clémence. Toutes les filles sont réunies dans ce bar, et Clémence, dans sa tenue de lapin, passe presque inaperçue. Assis derrière le groupe, un homme au physique agréable retient l'attention de Cindy. Seulement accompagné d'une demie-douzaine de touillettes, il n'allait pas lui échaper. Elle en fera son diner. Son métier ? Mangeuse d'hommes.

- Tu permets ?
- Hein ?
- Que je m'installe à coté de toi.
- ???
- Je m'appelle Cindy.
- David.
- Bon. A ce que je vois, tu n'es pas du genre qui parle. Alors voilà : je vais te proposer quelque chose. Tu te ressaisis et tu me rejoins aux toilettes dans deux minutes. Qu'est ce que t'en dis ?
- J'en dis que ca va mal se finir. Ca se finit toujours mal.
- Mais qu'est ce que tu racontes mon chou ? Ca va pas se finir mal, parce que ca n'aura pas commencé. Fais pas de plan sur la comete, on va juste tirer un coup.
- Mais tu comprends pas ? A chaque fois que je bois ca finit en catastrophe. Meme quand je bois pas d'ailleurs ca finit mal.
- OK. Pardon. Un psychopate. Tu sais quoi ? Laisse tomber. Je n'ai plus envie.

Elle fait mine de se lever, il la retient par la main.

- Où tu vas ?
- Je te trouvais mignon, mais depuis que tu parles, je te trouve chiant, alors tu vois, je vais rejoindre mes amies.
- J'avais raison. Ca finit toujours mal

Il tape du poing sur la table, énervé.

- Si je peux te donner un avis, faudrait que t'arretes de parler. Ca te réussit pas.
- Tu crois que je me rends pas compte que tu te fous de moi ? Non mais pour qui tu te prends ? Tu viens, tu m'aguiches et tu te casses en m'insultant. Qui t'es pour faire ca ?!
- Ecoute, je me suis trompé. OK ? Maintenant, si tu veux bien lacher ma main que je rejoigne mes amies.
- Que dalle. Tu vas finir ce que t'as commencé !
- Très romantique. Mais t'es con ou quoi ? Tu crois que j'ai encore envie ?
- Qu'est ce que je m'en fous de ce dont t'as envie ?!?
- Pauv' mec !

Cindy accompagne sa dernière réplique d'une gifle qui résonne dans tout le bar. Les amies de Cindy se tournent dans sa direction, inquiètes. Elle leur jette son regard "vous en faites pas. Encore un con. Je vous rejoins de suite".

David, piqué dans sa fierté, et ne maitrisant pas ses gestes, influencé qu'il est par l'alcool qui coule dans ses veines, saisit une touillette en plastique sur le bord de la table et frappe.

Il n'oubliera jamais ce bruit au moment du contact. Il n'oubliera jamais la chaleur du sang qui l'a éclaboussé. Il n'oubliera jamais la résistance molle de l'oeil contre la touillette. Il n'oubliera jamais le cri de Cindy qui transpersa violemment l'espace au dela de la musique du bar. Il n'oubliera pas non plus toutes ces paires d'yeux, bien valides elles, qui le dévisageaient, incrédules, mais bel et bien témoin de son acte ignoble. C'est bien la première fois qu'il se souvient d'autant de détails en état d'ivresse. Et en prison, la mémoire, c'est important. Heureusement, en prison, on ne sert pas de cocktail avec des touillettes.

Philatélophobie

Philatélophobie : peur des collections de timbres

Raymond travaillait aux PTT, derrière le guichet. Cela répondait parfaitement à son exigence d'ambition inexistante. Son grand secret, son grand plaisir, celui qui le faisait vibrer et avancer dans la vie en lui donnant un but c'était sa collection de timbres. Une collection impressionnante et illégitime. En effet, Raymond profitait de sa position pour chaparder de-ci de-là des exemplaires inestimables venant compléter sa collection. A se demander si ce n'était pas dans l'acte cleptomane lui-meme qu'il trouvait son bonheur, plus que dans le produit de ses larcins. Braver l'interdit, quoi de plus grisant ?

A quarante deux ans, Raymond traversait une crise. C'est certain. Geneviève, sa femme, le voyait s'enfermer petit à petit dans son monde, dans son bureau, entouré de ses timbres. L'homme enjoué qu'elle connaissait devint taciturne. Le divorce n'était pas encore une solution qu'elle pouvait envisager. Elle trouva autre chose : elle tomba enceinte.

Kevin naquit. Ses parents l'aimèrent. Son père était souvent absent. Physiquement, il était là, mais son esprit était absent. Et tous les soirs, il disparaissait dans son bureau dont l'accès lui était interdit. Kevin sentait bien que tout ceci n'était pas normal. Il devinait sa mère malheureuse. A six ans, Kevin n'était déjà plus vraiment un enfant.

Les crises se firent plus fréquentes. Raymond et Geneviève en vinrent à jeter les pizzas contre les murs en se criant dessus. C'était le signe qu'un point de non retour était atteint. Dans ces moments tourmentés, Kevin aurait voulu se faire tout petit. Sa compréhension de la situation le rendait systématiquement responsable de cette cacophonie familiale.

Kevin avait douze ans. Pendant plusieurs jours, il ne vit pas son père. Il s'en inquiéta. Où était-il parti ? Il ne lui avait meme pas dit au revoir. Sa mère n'était pas capable de lui répondre. L'alcool s'était emparé d'elle et elle passait le plus clair de son temps affalée sur le grand lit à marmonner des phrases incompréhensibles dans lesquelles étaient invariablement associés "ton fumier de géniteur" et "sa putain de collection de timbres". Elle laissa comprendre que Raymond se trouvait enfin à sa place, ce qui ne pouvait pas etre une très bonne nouvelle.

Kevin était le fils de son père. Son talent cleptomane était inné. Muni d'épingles à nourisse, il crocheta en cinq minutes la porte du bureau de Raymond. C'était la première fois qu'il pénétrait l'antre interdite. Il ne savait pas à quoi s'attendre. Allait-il trouver les cadavres d'une demi-douzaine de femmes, version Barbe-Bleue ? Des piles de feuilles sur lesquelles s'étalaient "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras" à l'infini, version Shining ?

Sa première impression fut celle d'une fascination. La pièce ressemblait au vieil atelier d'un bibliothécaire fou. Des albums empilés les uns sur les autres cachaient les murs dans une sorte de véritable capharnaum. Au milieu, un petit bureau recouvert de timbres consistait en l'unique mobilier de la pièce. Les yeux de Kevin s'arrétèrent un instant sur la paire de ciseaux et la colle posées sur le bureau. Ses mains parcoururent la couverture d'un album avant de l'ouvrir. Des timbres. Combien y en avait il dans cette pièces ? Des milliers ? Des millions ? C'est alors que l'odeur lui parvint. Une odeur forte. Une odeur qu'il connaissait.

Le feu s'empara de la pièce à une vitesse prodigieuse. Kevin se trouvait emprisonné au milieu des flammes, au coeur d'un tourbillon de timbres et de cendres. L'air devint vite saturé. Ce ne furent pas les brulures ni meme la fumée asphixiante qui blessèrent le plus Kevin, mais ce rire venu d'ailleurs qui prit le dessus sur tout le reste. Sa mère, une bouteille d'alcool à bruler à la main, se tenait sur le pas de la porte et regardait la pièce s'enflammer. Et son rire de démente qui continuait et continuait. Ne pouvait elle donc se taire ? Des larmes coulèrent sur les joues de Kevin. Comme sa mère continuait de rire, il sortit de sa paralysie et se rua vers l'extérieur, vers ce rire qu'il fallait absolument faire taire.

Aujourd'hui encore, Kevin rend visite à son père et à sa mère à l'hopital psychiatrique dans lequel l'ironie a voulu qu'ils se retrouvent tous les deux. Le docteur Le Couennic prend bien soin d'eux. Mais les réunions familiales ont désormais un gout amer.

C'est en tombant sur John, son ami d'enfance, dans la cours de l'hopital, que Kevin admit qu'il avait lui aussi un problème.

- Tiens John, ca fait plaisir de te voir. Qu'est ce que tu fais là ?
- Fais attention Kevin... si je me souviens bien, tu en as toi aussi. Mefie toi d'elles. Elles vont détruire le monde. Il faut les bruler. Les bruler. Ah ! Ah ! Ah !
- Mouais. T'as raison. Moi aussi en fait j'ai un problème. J'ai regardé dans le dico, et je crois bien que je suis philatélophobique...

Wednesday, August 26, 2009

Rectophobie

Rectophobie = peur des maladies du rectum.

Marius était rectophobe. Comment cela lui est-il tombé dessus, c'est une sombre histoire.

Marius est noir. Originaire de la Martinique, il se demandait en permanence ce qu'il foutait en Métropole et se rappelait sans cesse qu'il y avait hélas une bonne raison à cela. Sa corpulence et sa musculature lui avaient permis de trouver un poste de responsable de la sécurité à la Fnac. Quand il vous parlait, on était volontiers enclin à l'écouter et à suivre scrupuleusement le conseil subtil dissimulé au sein de sa phrase favorite : "Fais pas chier".

Quand il eut huit ans, Marius quitta les Antilles avec ses parents dans un bateau. Direction Brest, d'où ils prendraient un train pour Paris. Là, un oncle les attendrait qui aurait du travail à proposer à Doudou, le père de Marius. Il jeta un dernier regard à la Martinique. Il savait que le plus beau de sa vie était désormais derrière lui.

La traversée dura une semaine. Les maux d'estomac se manifestèrent au bout de quatre heures pour ne plus le quitter jusqu'à poser le pied sur la terre ferme. Marius perdit près de 10 kilos lors du voyage. Mais le pire, ce n'étaient pas les maux d'estomac, le mal de mer, les irritations, l'absence de sommeil ou la perte d'un tiers de son poids. Le pire, c'était ce sentiment que son système digestifs était un énorme tobaggan sur lequel les aliments s'amusaient à dévaler aussi vite que possible pour passer directement de la bouche à l'anus (et parfois de la bouche à la bouche) sans passer par les sucs digestifs. Il regretta l'époque bénie des couches culottes et passa le plus clair de son temps aux toilettes. Et quand il n'y était pas, il regrettait de s'en etre tant éloigné. Il savait que le temps d'y retourner, il serait trop tard. L'humiliation prit très vite sa place dans le coeur du petit Marius.

Depuis cette funeste traversée, Marius assimila maladie du rectum et humiliation. Ce sentiment fut exacerbé lorsqu'il rendit visite au docteur Dupin. Anatole Dupin. Ce dernier, après l'avoir examiné et remis son ordonnance, le gifla violemment, comme ca, sans raison. Le sentiment de culpabilité de Marius n'en fut que renforcé et il se promit de ne plus jamais tomber malade. Il redoubla sa promesse, quand la pharmacienne déchiffrant l'ordonnance quelques minutes plus tard remis à ses parents des suppositoires.

Céphalophobie

Céphalophobie = peur des tetes.

Adolf était un enfant brimé. Artiste non reconnu, il a fait un gros caprice auquel certains ont donné un nom : la Seconde Guerre Mondiale.

Anatole était médecin. En 1939, on ne lui a pas donné le choix : il a du quitter sa femme enceinte pour rejoindre les lignes allemandes et soigner les blessés de guerre ennemis. Ce fut un déchirement. Ce qui l'attendait était pire.

Dans le camp où il était assigné, le travail ne manquait pas et les atrocités non plus. On l'appelle un jour dans une petite ferme. Les allemands qui l'encadrent n'ont pas l'air de rire. Son allemand approximatif lui fait comprendre que quelque chose de vraiment horrible a eu lieu.

Ce sont d'abord les cinq corps dans la porcherie en train de se faire dévorer par les quelques cochons chétifs qui marquèrent son attention. Il ne pouvait rien pour eux. Les uniformes étaient pliés délicatement dans l'entrée de la maison. Quand on rentrait dans le salon, on tombait sur le fermier assis sur son canapé, le regard vide, deux soldats debouts derrière lui et un caporal en face "l'interrogeant". Mais ce qui était vraiment inhabituel, ce sont les cinq tetes manquantes organisées en arc de cercle sur la table qui fixaient le propriétaire tendrement.

- Quand ils en auront fini avec le fermier, glissa le traducteur à Anatole, occupez vous de lui et remettez le sur pied pour qu'ils puissent continuer à s'amuser. Ce fumier ne mérite pas de vivre.
- Pourquoi le soigner alors ?
- Pour que ca dure plus longtemps.

Anatole soigna comme il put un etre humain qui était condamné à d'atroces souffrances. Le fermier était semi-conscient. Ses blessures étaient profondes, variées, voire originales et visiblement très douloureuses. Pendant qu'il pansait les plaies, dans la cuisine, le fermier se mit à lui parler. Anatole fit venir le traducteur.

- Ils voulaient me prendre mes derniers cochons. Ces fumiers de S.S. Ils se moquaient de moi. Ils me regardaient avec leurs yeux de démons. Alors j'ai pris mon fusil à plomb et j'ai tiré, tiré, tiré. Fumiers !
- Mais pourquoi les avoir décapités ?
- Pour pouvoir les regarder à mon tour et me moquer d'eux. Qui c'est qui a l'air d'un con maintenant ? Eux ou moi ?

Anatole ne pouvait pas trop répondre à cette question. Mais ce qu'il pouvait dire à coup sur, c'est que le fermier avait complètement perdu la tete.

Quand le caporal réapparu pour continuer l'interrogatoire, le fermier rassembla toutes les forces qu'il lui restait, saisit un hachoir à portée de main et trancha la gorge de l'officier. Le sang gicla, et la tete se desolidarisa à moitié du corps, pendouillant dans le vide dans une sorte de chorégraphie ridicule et macabre. Les deux soldats restés dans le salon accoururent, et vidèrent leur chargeur sur le fermier qui s'écroula le sourire aux lèvres.

Un mot illustre ce que ressentit Anatole à ce moment : dégout. Il en avait pourtant vu, des choses affreuses, mais il ne resista pas et ajouta son vomi au sang qui se répandait tranquillement mais surement sur tout le sol de la cuisine.

De ce jour, Anatole devint céphalophobique et se mit à gifler toutes les personnes qu'il croisait. Ce comportement socialement handicapant lui permit d'obtenir le privilège d'etre renvoyé chez lui avant la fin de la guerre. La vie devint difficile pour sa femme, Georgette, qui n'en pouvait plus d'etre giflée en permanence par son mari sans comprendre pourquoi. Heureusement, elle pouvait compter sur la guerre et les alliés qui firent tomber une bombe sur leur maison pour féter la libération. Anatole perdit l'usage de ses jambes et il lui devint plus difficile de gifler sa femme.

Pyrophobie

Pyrophobie = peur du feu

Georgette et Anatole vivaient tranquillement dans leur maison de campagne depuis qu'ils avaient pris leur retraite. La Guerre avait laissé des traces aussi bien physiques que psychologiques. Anatole se déplacait dans un fauteuil roulant et le couple ne s'exprimait plus que par des cris. A cause de leur surdité, suite à l'explosion d'une bombe sous leurs oreilles en 1944. Mais ça, personne ne le savait. Les voisins les prenaient seulement pour un couple malheureux qu'il était préférable de ne pas cottoyer.

Georgette et Anatole avaient une fille, Francoise, qui venait les voir de moins en moins souvent. A chaque fois que Francoise leur rendait visite - avec son mari et sa fille, jamais seule - ils passaient leur temps à s'engueuler. C'était à qui pouvait faire le plus de mal oralement. Claire, la petite-fille, ne comprenait pas tout à ce qui s'échangeait entre ses parents et ses grand-parents, mais papi avait cette facheuse tendance à gifler les gens dès qu'ils passaient à portée de ses mains. Alors elle passait tout son temps à se cacher dans la grange.

Une fois, Claire avait entendu une discussion entre Georgette et Francoise. Discussion qu'elle n'aurait sans doute jamais du entendre.

- Ma chérie. Ne me dis pas ce que je dois faire ou ne pas faire. Tu ne sais pas ce que c'est que de vivre avec ton père. Si je fais quoi que ce soit pour que ca change, tu sais bien ce qui m'attend. Et s'il apprend que tu es derrière moi, il n'hésitera pas à te le faire regretter.
- Mais maman ! On ne peut pas le laisser continuer à te faire tout ce mal...
- Je sais que ton père est un monstre, mon chat. Mais c'est mon mari, et quelque part, je l'aime toujours. Je ne peux pas lui en vouloir.
- Maman, arrete ! Regarde la réalité en face. Papa est un connard qui te fait du mal. Ca doit cesser. Et si ca passe par le dénoncer, meme si apres toute ces années, et bien qu'il en soit ainsi. Je veux bien m'en charger.
- Tu ne feras pas ca. Je te préviens. Ne fais pas ça.
- Alors fais le toi. La prochaine fois que je viens, si tu n'as rien fait, je m'en occupe !
- Il te le fera payer...
- On verra.

A six ans, Claire pouvait compter sur sa famille pour lui donner un modèle d'éducation idéal. Ainsi, maman et grand-maman pouvaient parler sans se crier dessus. Voilà qui était rassurant.

Trois mois plus tard, Claire et ses parents rendaient visite à nouveau à ses grand-parents. Ce serait la dernière fois. Quand l'incendie a emporté papi et mami, elle et son père étaient sur la terrasse, en train d'attendre le déjeuner. Sa mère les a rejoint, en pleurs, et la cuisine a fait boom. Les pompiers sont arrivés rapidement et ont pu contenir le feu. Mais Georgette et Anatole n'ont pas pu etre sauvés. Verdict: fuite de gaz.

Les flammes, c'était vraiment inquiétant. Surtout l'odeur qui allait avec. Depuis ce jour, Claire est devenue pyrophobique. Elle ne fumera jamais la moindre cigarette et refusera systématiquement les diners romantiques aux chandelles.

Tuesday, August 25, 2009

Génophobie

Génophobie = peur du sexe.

Jean-Edouard était un garcon comme tous les autres. Gamin, il jouait au foot, se moquait des filles, taquinait son petit frére Théodore. La sexualité n'avait aucun secret pour lui. Père le lui avait bien expliqué. Les abeilles, les graines, le gros ventre, le petit frère. Il avait pu suivre tout le procéssus avec Théo. Il n'avait pas bien compris comment mère avait pu perdre son gros ventre si vite, mais les abeilles ne devaient pas etre innocentes dans l'affaire.

Au collège, Jean-Edouard comprit un peu mieux la sexualité. Merci l'école. Le kiki et sa semence. La foufoune et ses règles. Lesquelles, il ne savait pas tres bien, mais il les suivrait scrupuleusement. Les abeilles semblaient etre completement releguees au role de spectatrice. Injustice.

En troisieme, Jean-Ed embrassa sa premiere fille. Sur la bouche. Il avait bien compris la sexualité, mais il a quand meme voulu vérifier quelque chose aupres de mère :

- Non, mon chéri, ne t'en fais pas. Ton amie ne peut pas tomber enceinte si tu l'embrasses.
- Vous etes sure, mère ? Meme si j'ai mis la langue ?

Bref, Jean- Edouard, quand il a atteint l'age d'etre sexuellement actif, était paré pour affronter le monde cruel des adultes qui ne peuvent s'empecher de crier de douleur à chaque fois qu'ils passaient à l'acte. Du moins, père et mère. Pourquoi il fallait faire la chose sachant qu'elle n'apportait visiblement que du mal, l'expert qu'il était n'aurait trop su le dire.

Paré ne veut pas dire précoce et Jean-Edouard voulait choisir la bonne personne. Alors il attendit. Attendit. Attendit. Il avait déjà 22 ans, suivait des études de psycho et cela faisait quelques semaines qu'il sortait avec la charmante Claire. Celle ci lui fit comprendre qu'elle avait envie de faire des choses. Ca tombait bien. Jean-Edouard aussi. Mais... au fait... quoi ?

C'était le week-end. Claire avait emmené Jean-Edouard et des amis dans la maison de campagne de ses grands-parents. Ceux-ci n'étaient plus de ce monde, la maison n'en présentait pas moins de charme. Bien au contraire. Les vieux étaient aigris, radins, vicieux et fondamentalement méchants. A se demander si l'incendie qui les a emporté était reellement accidentel.

Dans la grange Claire attira son chéri. Il était temps de butiner ! Jean-Edouard, intrigué, la regarda se déshabiller. Il n'osait avouer son pucelage. Encore moins qu'il n'avait jamais fait l'amour. Claire, devant la maladresse de son ami, lui preta main forte et se mit en tete de mieux lui expliquer ce qu'on attendait de lui dans ce genre de situation. Ne voulant pas décevoir, il écouta et fit comme elle lui expliquait. Ils étaient nus, dans le foin et Claire en était à expliquer la version orale. Jean- Edouard, qui comprenait vite, s'activait de toute sa langue selon les directives de son amoureuse. Mais alors qu'il était là, un peu dégoutté d'avoir sa bouche ainsi occupée (mais n'osant l'avouer) et humide, il s'est passé quelque chose qu'il n'avait pas prévu et aurait pourtant du prévoir : Cunégonde.

Cunégonde, abeille ouvriere sur le point de deserter, commencait à perdre patience. Ne lui avait on pas dit que l'on trouvait de fameuses graines dans le foin, savoureuses à souhait ? On s'était encore moqué d'elle. Mais c'était la derniere fois. C'est dans cet état d'esprit d'énervement total que se trouvait Cunégonde. Elle en voulait à la ruche entière et, de rage, elle planta son dard dans la première chose mobile venue. Et si ca devait etre une paire de fesses d'humain, et bien ainsi soit-il !

David était le meilleur ami de Jean-Edouard. A l'époque du moins. Ne sachant où se trouvait le barbecue de feu les grands-parents, David s'était mis en tete de trouver Claire, disparue soudainement de la maison, afin de lui demander où ses ancetres le cachaient. En passant devant la grange, il vit un tableau surprenant. Et la première chose qui lui vint à l'esprit ce fut de rentrer dans la maison et de le raconter aux autres.

Dix minutes plus tard, Jean-Edouard était rebaptisé par ses amis.

Ainsi "Cuni" est-il devenu génophobique. Et sa brillante carrière de psychologue n'y changea rien. Se mettre nu devant une femme lui devint aussi pénible que de manger du miel.

Profitions en pour noter que ce jour-là, Jean-Edouard est également devenu apiphobique...

Bédéphobie

Bédéphobie = peur des Bandes Dessinées

A se demander le quotidien d'une personne atteinte de bédéphobie. Comment s'est elle rendu compte qu'elle avait peur des BD la premiere fois ? Ca a du faire comme un choc.

Imaginez, le petit John a 6 ans, on vient de lui offrir son premier Titeuf. Tous ses camarades de classes en ont déja. Il en a entendu parler et reparler dans la cours de récré. Il est tout excité à l'idée d'avoir le sien. Et la, en ouvrant le papier cadeau, il voit la couverture : "Quelle horreur ! A l'aide ! Sauvez moi !!!" John devient bleme, jette l'ouvrage loin de lui et se met a courir en rond en criant à tue tete !! Impossible de le calmer.

A dix ans, John est désormais grand. Il a le droit d'aller dormir chez son ami Kevin pour la premiere fois. Les parents de Kevin, Genevieve et Raymond, l'installent dans la chambre d'amis...au fond de la chambre, une bibliotheque couverte de Tintin et d'Asterix du grand père. Que des collectors. John leve les yeux a la bibliotheque en permanence, persuadé que le Capitaine Haddock va lui sauter dessus à coup de Sacrebleu, ou de Bachibouzouks ! Raymond le retrouve le lendemain matin, enfermé dans le placard de la chambre, emmitoufflé dans une couverture, les yeux grands ouverts fixant le vide, rougis par la fatigue d'une nuit blanche. L'inquiétude, l'hopital, les examens, l'absence d'explication.

A vingt ans, John n'a toujours pas mis les pieds dans une Fnac, mais ses amis le chargent d'aller trouver en cadeau pour son meilleur ami l'integrale de Corto Maltese. Au milieu du magasin, devant les yeux ebahis des vendeurs, John vide les rayons de BD sur le sol dans une rage qu'il ne se connaissait pas. Il faut la force de Marius, le videur, pour plaquer John au sol et l'immobiliser avant l'arrivée de la police. A coup de "Fais pas chier", Marius fit comprendre à John qu'il ne servait à rien d'essayer d'expliquer son geste. C'était pas ses oignons.

Jean-Edouard, psychologue, est en charge du cas de John. Il lui rend visite fréquemment à l hopital psychiatrique où celui ci est enfermé. Jean-Edouard, dit "Cuni", comme l'appellent ses amis (pour une histoire sinistrement peu glorieuse) se retrouve impuissant à comprendre son patient. Il découvre que John a un troisieme téton, mais cela ne l'aide pas à diagnostiquer le mal qui l'habite. Mais John n'arrete pas de répéter des phrases dénuées de sens : "Elles me regardent. Elles m'épient. Elles me veulent du mal. Je le vois dans leurs yeux. Elles sont méchantes. Mefiez vous ! Méfiez vous tous ! Il ne faut pas vous en approcher ! Elles ne sont pas ce que l'on croit".

Finalement, de dépit et pour clore le dossier, Cuni avouera un soir a Claire, son ex avec qui il a fait ses études, qu'il ne voit qu'une seule raison au dérèglement de John.

- Je ne vois qu'une raison au dérèglement de mon patient.
- Lequel, Cuni ?
- Il est bédéphobe.
- Pardon ?
- Oui je sais, je viens d'inventer le mot.
- Et ca veut dire quoi ?
- Qu'il a peur des BD. Des Bandes Dessinées.
- T'es sur de ton coup ?
- Franchement ?

Et c'est comme cela qu'est né un nouveau mot dans notre belle langue francaise. Il a été débattu un instant au coeur des hautes instances pour savoir si l'on validait le terme ou s'il ne fallait pas lui substituer "la maladie de John". Mais tous les John se sont regroupés pour marcher dans la rue (l'histoire se passe en France, ce qui explique 1) que l'on manifeste un mecontentement dans la rue et 2) que personne n'ait vraiment entendu parler de ce mouvement, étant donné le peu de John qui vivent en France) afin de marquer leur inquiétude de voir leur nom associé à un terme si peu glorieux.

Liste des Phobies

En introduction, je me propose d'expliquer un peu chaque jour l'origine de nos phobies les plus délirantes. Et figurez vous que la liste est impressionnante. Vous n'etes pas obligés de la lire. Mais c'est vrai qu'elle est impressionnante :

Achmophobie : peur des pointes (voir aussi Aichmophobie)
Ablutophobie : peur de se baigner
Acarophobie : peur des piqûres d’insectes
Acérophobie : peur des acides
Achluophobie : peur de l’obscurité (voir aussi Kénonauphobie)
Acnophobie : peur de l’acné
Acousticophobie : peur du bruit
Acrophobie : peur des grandes hauteurs
Aéroacrophobie : peur des espaces ouverts placés en hauteur
Aérocolophobie : peur des gaz dans le côlon (voir aussi Erubophobie)
Aérodromophobie : peur des avions (voir aussi Aviophobie)
Aérophobie : peur des courants d’air, de la contamination par l’air
Agoraphobie : peur des espaces découverts
Agraphobie : peur d’être violé
Agliophobie : peur de la douleur (voir aussi Algophobie)
Agrizoophobie : peur des animaux sauvages
Aichmophobie : peur des pointes (voir aussi Achmophobie)
Ailurophobie : peur des chats (voir aussi Galéphobie)
Alcoolophobie : peur de l’alcool
Alektorophobie : peur des poulets
Alopophobie : peur des chauves
Algophobie : peur de la douleur(voir aussi Agliophobie)
Amathophobie : peur de la poussière (voir aussi Myxophobie)
Amaxophobie : peur des voitures, de conduire une voiture
Ambulophobie : peur de marcher (voir aussi Basophobie)
Amnésiphobie : peur de perdre la mémoire
Amychophobie : peur des accidents
Anabléphobie : peur de regarder avec insistance
Androphobie : peur des hommes
Anémophobie : peur du vent
Anginophobie : peur d’une crise d’angine
Anglophobie : peur des anglais, des anglo-saxons
Angrophobie : peur de se mettre en colère
Anhidrophobie : peur de ne pas transpirer
Anorgasmophobie : peur de ne pas avoir d’orgasme
Anosmophobie : peur de perdre l’odorat
Anthelmophobie : peur des vers
Anthropophobie : peur de la société
Anthlopophobie : peur des innondations
Anuptaphobie : peur de rester célibataire
Apeirophobie : peur de l’infini
Aphenphosmophobie : peur d’être touché
Aphrophobie : peur du désir sexuel
Apiphobie : peur des abeilles
Apopathodiaphulatophobie : peur de la constipation
Apopathophobie : peur des éxcréments / de défequer
Apotemnophobie : peur des gens amputés
Appertophobie : peur des ouvre-boîtes
Aquaphobie : peur de l’eau
Aquariophobie : peur des aquariums
Aquilaphobie : peur des aigles
Arachnophobie : peur des araignées
Arctophobie : peur des ours
Arénaphobie : peur du sable
Arithmophobie : peur des chiffres
Aromaphobie : peur des odeurs
Arrehenphobie : peur des hommes
Arsonphobie : peur du feu (voir aussi Pyrophobie)
Arthrophobie : peur de l’arthrose
Ascensumophobie : peur des ascenseurs
Aseptophobie : peur des désinfectants
Asthénophobie : peur de s’évanouir
Astrapéphobie : peur des éclairs
Astrophobie : peur des étoiles, de l’espace céleste
Asymétriphobie : peur des choses non symétriques
Ataxiophobie : peur du manque de coordination musculaire
Ataxophobie : peur du désordre
Atélophobie : peur des imperfections
Atéphobie : peur de la ruine
Athazagoraphobie : peur d’être oublié
Atomosophobie : peur des explosions atomiques
Atramantophobie : peur de l’encre, des encriers
Atychiphobie : peur d’échouer
Aupniaphobie : peur des insomnies
Aurophobie : peur de l’or / de l’aube
Autocheirothanatophobie : peur du suicide
Autodysosmophobie : peur de produire des mauvaises odeurs (voir aussi Bromidrophobie)
Automatonophobie : peur des automates, des automatismes
Automysophobie : peur de se salir, d’être sale
Autophobie : peur d’être seul
Aviophobie : peur de voler en avion (voir aussi Aérodromophobie)
Bacillophobie : peur des microbes (voir aussi Microbiophobie)
Bactériophobie : peur des bactéries
Balanophobie : peur du gland
Balnéophobie : peur du bain
Balsamophobie : peur des pommades
Baryphobie : peur de la pression
Basophobie : peur de marcher (voir aussi Ambulophobie)
Bathophobie : peur des profondeurs
Batonophobie : peur des plantes
Batracophobie : peur des grenouilles
Battophobie : peur d’être battu, peur du fouet
Bédéphobie : peur de bandes dessinées
Bélénophobie : peur des épingles (voir aussi Bélouéphobie)
Béleptérophobie : peur de fléchettes
Bélouéphobie : peur des épingles (voir aussi Bélénophobie)
Bibliophobie : peur des livres
Bitrochosophobie : peur de bicyclettes
Blemmophobie : peur du regard des autres
Blennophobie : peur de la viscosité
Borbophobie : peur des gargouillements
Bradyphobie : peur du ralentisement
Bromidrophobie : peur des odeurs corporelles (voir aussi Autodysosmophobie)
Brontophobie : peur du tonnerre
Bufonophobie : peur des champignons vénéneux
Buticulaphobie : peur des bouteilles
Buxidaphobie : peur des boîtes
Buxophobie : peur du buis
Cacophobie : peur de la laideur
Cachexophobie : peur de la faiblesse
Cachophobie : peur de rire
Caïnophobie : peur de la nouveauté (voir aussi Kaïnotêtophobie)
Calamophobie : peur des plumes
Calcéophobie : peur des chaussures
Caligynephobie : peur des femmes aux formes voluptueuses
Campanophobie : peur des clochers, des cloches
Cancérophobie : peur du cancer
Capéophobie : peur des chapeaux
Capillophobie : peur des cheveux
Cardiophobie : peur du coeur, des maladies cardiaques
Carminophobie : peur de pèter (voir aussi Aérocolophobie)
Carnophobie : peur de la viande (voir aussi Créatophobie)
Carpophobie : peur des fruits
Cartophobie : peur des cartes
Cataphobie : peur de l’immobilisme
Catagelophobie : peur du ridicule
Catapédaphobie : peur de grimper haut
Catoptophobie : peur des miroirs
Catharophobie : peur de la purge
Cathisophobie : peur de s’asseoir
Cénophobie : peur des idées ou des choses nouvelles
Céphalophobie : peur des têtes
Cervalophobie : peur de la bière (voir aussi Tégestophobie)
Chaétophobie : peur des cheveux
Cheimaphobie : peur du froid
Cheimophobie : peur des orages
Chéloniphobie : peur des tortues (voir aussi khéloniphobie)
Chemophobie : peur des produits chimiques
Cherophobie : peur de la joie
Chionophobie : peur de la neige
Chionosphérophobie : peur des boules de neige
Chirophobie : peur des vertèbres, de la colonne vertébrale
Cholaphobie : peur de la bile, de vomir de la bile
Chorophobie : peur de danser
Chrométophobie : peur de l’argent
Chromophobie : peur des couleurs
Chronomentrophobie : peur des horloges
Chronophobie : peur du temps
Cinéphobie : peur du cinéma
Circophobie : peur du cirque
Claustrophobie : peur des endroits / espaces clos
Cléisiophobie : peur d’être enfermé à clé
Cleptophobie : peur de voler des objets
Climacophobie : peur de tomber dans les escaliers
Clinophobie : peur d’aller se coucher
Cnidophobie : peur des cordes
Cochliophobie : peur des cuillers
Cofféapuilophobie : peur des cafetières
Coïmetrophobie : peur des cimetières
Conchiliophobie : peur des coquillages
Congiariophobie : peur des loteries
Coprastasophobie : peur de la constipation
Coprophobie : peur des excréments (voir aussi Scatophobie)
Créatophobie : peur de la viande (voir aussi Carnophobie)
Cremnophobie : peur des précipices
Crénophobie : peur des eaux minérales
Cristallophobie : peur des cristaux
Cruciverbophobie : peur des mots-croisés
Cucurbitophobie : peur des melons, des cornichons, des concombres
Cumulophobie : peur des nuages
Cumyxaphobie : peur des allumettes (voir aussi Philuménophobie)
Cuniculophobie : peur des lapins
Cyanophobie : peur du bleu
Cyberphobie : peur des ordinateurs
Cyclophobie : peur des vélos
Cymophobie : peur des vagues
Cynophobie : peur des chiens
Cypridophobie : peur des prostituées
Cystophobie : peur de la vessie, peur d’uriner (voir aussi Diurophobie et Mictophobie)
Dartrophobie : peur des boutons sur la peau
Dentoscalpophobie : peur des cure-dents (voir aussi Odontoscalpophobie)
Dermophobie : peur de la peau
Diaprophobie : peur de la transpiration
Diétophobie : peur des régimes alimentaires
Dicophobie : peur des dictionnaires
Digestophobie : peur de la digestion (voir aussi Peptophobie)
Digiconsuérophobie : peur des dés à coudre
Diképhobie : peur de la justice
Dinophobie : peur des dinosaures
Discophobie : peur des disques
Diurophobie : peur d’uriner
Dolichophobie : peur de grandir
Domophobie : peur des maisons
Dromophobie : peur de traverser la rue
Dynamophobie : peur du mouvement
Dysmorphophobie : peur d’être disgrâcieux / anomalies anatomiques
Dyslexophobie : peur de mal parler
Dysosmophobie : peur des mauvaises odeurs (voir aussi Bromidrophobie)
Ectophobie : peur des fantômes
Eisophobie : peur des miroirs
Ejaculophobie : peur d’éjaculer
Elainophobie : peur de l’huile
Emetophobie : peur de vomir
Emmenophobie : peur des règles
Emonctophobie : peur des déchets
Endophobie : peur de l’intérieur
Enduophobie : peur de s’habiller
Entérophobie : peur des crampes intestinales
Entomophobie : peur des insectes
Enurophobie : peur de faire pipi au lit
Ephécalarophobie : peur des calendriers
Erithophobie : peur d’être excité
Erubophobie : peur de pèter (voir aussi Aérocolophobie)
Ereutophobie : peur de rougir (voir aussi Erythrophobie)
Erotophobie : peur de la sexualité
Erpétophobie : peur des serpents (voir aussi Herpétophobie)
Erpétolophobie : peur de grenouilles
Eructophobie : peur de faire des renvois
Erythrophobie : peur de rougir (voir aussi Ereuthophobie)
Esitériophobie : peur des transports
Ethylophobie : peur de l’alcool
Exhibophobie : peur de se montrer
Extraphobie : peur des suppléments
Fangophobie : peur de la boue
Favophobie : peur des fèves
Fébriphobie : peur de la fièvre (voir aussi Pyrétophobie)
Félinophobie : peur des félins
Fibulanophobie : peur des boutons
Fiscaphobie : peur des impôts
Fongophobie : peur des moisissures
Francophobie : peur des français
Frigidophobie : peur de la frigidité
Frigophobie : peur du froid
Furfurophobie : peur des céréales
Galactophobie : peur du lait
Galéphobie : peur des chats (voir aussi Ailurophobie)
Gallinophobie : peur des poules (voir aussi Gallophobie)
Gallophobie : peur des poules (voir aussi Gallinophobie)
Gastralgophobie : peur des maux d’estomac (voir aussi Stomachophobie)
Gazettophobie : peur des journaux
Généalophobie : peur des ancêtres
Génophobie : peur du sexe
Géophobie : peur de la terre
Géphyrophobie : peur de franchir un pont
Germanophobie : peur des allemands
Gerontophobie : peur des personnes âgées
Glacophobie : peur de la glace
Glandophobie : peur des frondes, des lance-pierres
Glossophobie : peur des langues
Glycophobie : peur du sucre
Gonadophobie : peur des organes sexuels
Gonophobie : peur d’attraper une maladie véné
Graphophobie : peur d’écrire
Gynécophobie : peur des femmes (voir aussi Gynéphobie)
Gynéphobie : peur des femmes (voir aussi Gynécophobie)
Halitophobie : peur d’avoir mauvaise haleine
Héliophobie : peur du soleil
Helminophobie : peur du ténia
Hématophobie : peur du sang
Héméralophobie : peur de la diminution d’acuité visuelle au crépuscule
Hémorroïdophobie : peur des hémorroïdes
Hépatomégalophobie : peur du grossisement du foie
Héraldophobie : peur des blasons
Herpetophobie : peur des serpents (voir aussi Erpetophobie)
Hippophobie : peur des chevaux
Homilophobie : peur des sermons
Huhulophobie : peur des chouettes, des hiboux
Hululophobie : peur des cris de hiboux
Hyalophobie : peur du verre
Hylophobie : peur des forêts
Hydrophobie : peur de l’eau
Hypoglycérophobie : peur de manquer de sucre
Hypophobie : peur de se sentir inférieur
Hystérophobie : peur des crises de nerf (voir aussi Névrophobie
Iatrophobie : peur des médecins
Ichtyophobie : peur des maladies de la peau
Iconomécanophobie : peur des appareils photo
Iconophobe peur des images
Ictophobie : peur de la jaunisse
Indigophobie : peur du bleu
Jacondophobie : peur de la Joconde
Jazzophobie : peur du Jazz
Jetonophobie : peur des jetons
Jokerophobie : peur des jokers
Judéophobie : peur des juifs
Kaïnotêtophobie : peur de la nouveauté (voir aussi Caïnophobie)
Kénonauphobie : peur du noir (voir aussi Kénophobie et Achluophobie)
Kénophobie : peur du noir / de l’obscurité
Kéfirophobie : peur du lait de brebis
Kératophobie : peur des ongles, des griffes et des cornes
Khéloniphobie : peur des tortues (voir aussi Chéloniphobie)
Korriganophobie : peur des lutins
Lachanophobie : peur des légumes
Laxophobie : peur de la diarrhée
Lécythiophobie : peur des flacons de parfum
Lépidophobie : peur des papillons
Leucoséphobie : peur de la page blanche
Lithophobie : peur d’avoir des pierres aux reins (voir aussi Néphrophobie)
Logophobie : peur de parler
Lombalgophobie : peur d’avoir mal au dos
Lordophobie : peur de courber le dos exagérément
Lucanophobie : peur des cerfs-volants
Luminophobie : peur des lampes, des lumières
Lycanophobie : peur du loup
Lyssophobie : peur de devenir fou
Machairophobie : peur des armes blanches, des couteaux
Maniphobie : peur de devenir maniaque
Marbethophobie : peur de hôtels
Masophobie : peur de s’infliger soi-même une douleur
Malacophobie : peur des mollusques
Mécascriptophobie : peur des machines à écrire
Mélanophobie : peur du rouge, peur de bronzer
Mellophobie : peur du miel
Ménophobie : peur des règles douloureuses
Metallophobie : peur des metaux
Microbiophobie : peur des microbes (voir aussi Bacillophobie)
Mictophobie : peur d’uriner (voir aussi Diurophobie)
Mnémophobie : peur des souvenirs
Molubdotémophobie : peur des taille-crayons
Monophobie : peur d’être seul
Moreaunélaphobie : peur des dessins et peintures
Mucilophobie : peur de la gelée, des substances visqueuses
Musophobie : peur des souris
Myalgophobie : peur des douleurs musculaires
Mycophobie : peur des champignons
Mysophobie : peur de la contamination / saleté / microbes
Mythophobie : peur des histoires
Myxophobie : peur de la poussière (voir aussi Amathophobie)
Nanopabulophobie : peur des nains de jardin à brouette
Nanophobie : peur des nains
Napoléophobie : peur de Napoléon
Nécrophobie : peur des morts
Néphrophobie : peur des maladies du rein (voir aussi Lithophobie)
Neurasthénophobie : peur de la tristesse
Névrophobie : peur des crises de nerf (voir aussi Hystérophobie)
Nicophobie : peur des cigarettes
Noeudelerophobie : peur des noeuds papillons
Nosophobie : peur des maladies
Notaphobie : peur des factures (voir aussi Votaphobie)
Nourinophobie : peur des cochons (voir aussi Suidéphobie)
Nudophobie : peur de la nudité
Numérophobie : peur des numéros
Numismatophobie : peur des monnaies
Nyctalophobie : peur de la nuit ( voir aussi Nictophobie )
Nyctophobie : peur de la nuit ( voir aussi Nyctalophobie )
Ocaludophobie : peur des jeux de l’oie
Ocaphobie : peur des oies
Occultophobie : peur des l’occulte
Ochlophobie : peur de la foule
Oculophobie : peur des yeux
Odolabélophobie : peur des étiquettes de parfum
Odolaphobie : peur des parfums
Odontophobie : peur d’avoir mal aux dents
Odontoscalpophobie : peur des cure-dents (voir aussi Dentoscalpophobie)
Oenophobie : peur du vin
Oenosémiophobie : peur des étiquettes de bouteilles de vin
Oestrophobie : peur des périodes de fécondation
Oïcophobie : peur des maisons
Oligophobie : peur de l’huile
Oniophobie : peur de faire des achats
Onirophobie : peur des rêves
Onomatophobie : peur des cris
Oolophobie : peur des oeufs (voir aussi Ovophobie)
Operculophobie : peur des couvercles, des trappes, des taques d’égout
Ophiophobie : peur des serpents
Orchidophobie : peur des testicules
Orexophobie : peur d’avoir de l’appétit
Orgasmophobie : peur de l’orgasme
Ornithophobie : peur des oiseaux
Orophobie : peur de la montagne
Ostéophobie : peur des maladies osseuses
Otalgophobie : peur des maladies de l’oreille
Ovophobie : peur des oeufs (voir aussi Oolophobie)
Pabullophobie : peur des brouettes
Pachidermophobie : peur des éléphants
Paléophobie : peur de l’ancien, peur des fossiles
Pantophobie : peur de tout
Parophobie : peur des rapports sexuels
Parodontophobie : peur de l’inflammation des gencives
Paternatalophobie : peur des pères noël
Pathophobie : peur des maladies
Pectophobie : peur de cracher
Pédiophobie : peur des poupées ( voir aussi Plangonophobie )
Pédophobie : peur des enfants
Pénidébarphobie : peur des péniches de débarquement
Peperophobie : peur du poivre
Peptophobie : peur de la digestion (voir aussi Digestophobie)
Périglycophobie : peur des emballages de sucre
Phalérophobie : peur des décorations
Phanérophobie : peur des poils
Pharmacophobie : peur des médicaments
Pharyngophobie : peur d’avoir mal à la gorge
Phasmophobie : peur des fantômes
Philatélophobie : peur des collections de timbres
Philuménophobie : peur des allumettes (voir aussi Cumixaphobie)
Phlogophobie : peur des flammes
Phobophobie : peur d’avoir peur
Phonéophobie : peur de tuer
Photophobie : peur de la lumière
Phytophobie : peur des plantes
Pipophobie : peur des pipes
Placomusophobie : peur des bouchons de champagne
Plangonophobie : peur des poupées ( voir aussi Pédiophobie )
Pléthophobie : peur des excès
Plombophobie : peur des plombs, des scellés
Pneumophobie : peur de respirer
Pnigophobie : peur de l’étouffement / étranglement
Potamophobie : peur des rivières
Potophobie : peur de boire
Pressophobie : peur des fers à repasser
Prosophobie : peur des visages
Pruritanophobie : peur de se gratter le fondement en public
Psoriasophobie : peur des maladies éruptives
Psychophobie : peur de l’esprit
Ptéronophobie : peur des plumes
Publiphobie : peur des publicités
Pulvérophobie : peur de la poudre
Pyophobie : peur des plaies suppurentes
Pyrotechnophobie : peur des munitions, des cartouches
Pyrétophobie : peur d’avoir la fièvre (voir aussi Fébriphobie)
Pyrophobie : peur du feu, peur des briquets (voir aussi Arsonphobie)
Quintophobie : peur des crises de toux
Radiophobie : peur des radiations
Rectophobie : peur des maladies du rectum
Rhinophobie : peur du rhume
Rupophobie : peur de la saleté
Salinophobie : peur du sel
Salcicophobie : peur des saucissons
Saponiphobie : peur du savon
Satanophobie : peur des démons
Scalaglobophobie : peur des boules de rampe d’escalier
Scatophobie : peur des excréments (voir aussi Coprophobie)
Scotophobie : peur des coupures
Scutellophobie : peur des écussons, des armoiries
Séborrhophobie : peur des sécrétions corporelles exagérées
Sédatophobie : peur des calmants
Sibilumophobie : peur des sifflets
Sidérodromophobie : peur des trains, peur du chemin de fer
Sidérophobie : peur du fer
Sigillophobie : peur des sceaux
Signopaginophobie : peur des signets
Sinapophobie : peur des pansements
Sinusophobie : peur des maladies nasales
Sitiophobie : peur d’avoir de l’appétit
Somatophobie : peur du corps
Spacenophobie : peur de l’espace
Spasmophobie : peur des convulsions
Spermophobie : peur du sperme
Splénomégalophobie : peur de se dilater la rate
Srygiophobie : peur de l’enfer
Statiophobie : peur de rester debout
Sténophobie : peur des rétrécissements
Stéphanophobie : peur des couronnes
Stickophobie : peur des autocollants
Stimulophobie : peur des stimulants
Stomachophobie : peur des maux d’estomac (voir aussi Gastralgophobie)
Stomatophobie : peur des maladies de la bouche
Suidéphobie : peur des cochons (voir aussi Nourinophobie)
Tabacophobie : peur du tabac
Tachycardiophobie : peur d’avoir le coeur qui bat trop vite
Tachyphagophobie : peur de manger trop vite
Taijin Kyofu : peur d’offenser autrui par l’odeur ou le regard (terme japonais)
Talagophobie : peur d’avoir mal au talon
Taphophobie : peur d’être enterré vivant
Tégestophobie : peur de la bière (voir aussi Cervalaphobie)
Téléphonophobie : peur du téléphone
Thalassophobie : peur de la mer
Thanatophobie : peur de la mort
Théophobie : peur de Dieu
Thermophobie : peur de la chaleur
Thymophobie : peur de la dépression
Tintinophobie : peur de tintin
Tomophobie : peur d’être opéré
Tophophobie : peur de la goutte
Topophobie : peur des lieux géographiques
Torpophobie : peur de ne pas guérir
Toxicophobie : peur des poisons
Tramophobie : peur des trams
Trichophobie : peur des poils / cheveux
Triskaïdékaphobie : peur du chiffre treize
Trombinophobie : peur des trombones
Tudiculaphobie : peur des touilleurs de cocktails
Tussophobie : peur de tousser
Tyrosémiophobie : peur des étiquettes de fromage
Ulcérophobie : peur des ulcères
Urinophobie : peur d’avoir besoin d’uriner
Urticophobie : peur des éruptions de la peau
Vampirophobie : peur des vampires
Varicophobie : peur des varices
Vélociphobie : peur des vélos
Vergophobie : peur des vergetures
Vesicophobie : peur des cloches
Vesperophobie : peur du soir
Vexillophobie : peur des drapeaux
Villophobie : peur des animaux velus
Virophobie : peur des virus
Vitiligophobie : peur de la décoloration de la peau
Vitolphobie : peur des cigares
Votaphobie : peur des factures (voir aussi Notaphobie)
Vulnérophobie : peur de s’exposer aux coups et blessures
Windigo : peur de la nourriture (terme indien)
Xanthophobie : peur du jeune
Xénophobie : peur des étrangers
Xérophobie : peur du déssèchement de la peau
Xylophobie : peur du bois
Yaourtophobie : peur du yaourt ou des ferments lactiques
Zoophobie : peur des animaux
Zostérophobie : peur du zona